samedi 18 novembre 2006

Du "monde" du travail au travaux sur la soumission...il n'y a qu'un pas !!

Tout à fait dans l'esprit de ce blog nommé " Génération si je veux... ", il est un sujet qui me tient vraiment à coeur de partager, ou faire réagir. Il s'agit d'un livre qui m'a fortement marqué autant dans ma manière de penser que dans la manière de voir les choses et par la suite de décider de mes actes. Ce cheminement de pensée a trouvé sa raison d'être dans un milieu dont on entend parler tous les jours mais qui n'est que très rarement analysé, révélé. Comme si notre belle société voulait masquer ce qui se passe réellement dans le "monde" du travail. (d'ailleurs pourquoi utilise-t-on le mot "monde" et en quoi est-il si différent du vrai "monde " ?) Je souhaite donc mettre à profit les travaux de Stanley Milgram, disparu en 1984 mais qui a laissé un livre faisant date. Son titre: "soumission à l'autorité". Le sujet est tellement riche qu'il fera l'objet plusieurs posts, surtout si je fais des parallèles avec le "monde" du travail. Pour se faire j'utiliserai de nombreuses sources. Lesquelles seront citées dans la mesure du possible et accessibles par des liens. Ce premier volet traitera donc de la présentation de l'auteur et de ses travaux...

Stanley Milgram est un psychologue social américain (15 août 1933 - 20 décembre 1984) de l'université de Yale.
Il a effectué l'expérience du petit monde, et l'expérience de Milgram sur la soumission à l'autorité.
Bien qu'étant l'un des psychologues les plus importants du XXe siècle, il n'a jamais étudié la psychologie au Queens College de New York où il a obtenu son diplôme de science politique en 1954. Il a demandé une thèse de psychologie sociale à l'université de Harvard qui lui a été initialement refusée à cause d'un manque d'études en psychologie. Il fut accepté en 1954 après avoir suivi six cours de psychologie, et obtint finalement sa thèse en 1960. Son mentor à Harvard fut le psychologue Solomon Asch.

Milgram est décédé à New York d'une crise cardiaque à l'âge de 51 ans.

Le livre
En 1962, l'Association américaine de Psychologie a suspendu son adhésion à cause de questions concernant l'éthique de ses expériences. Son expérience de Milgram fut connue en 1963. En 1974, Milgram publia Obedience to Authority.

On parle plus volontiers dans le monde francophone de son expérience sous le nom de Soumission à l'autorité (581 références Google contre 141), probablement parce qu'il s'agit là d'une attitude qui va largement au-delà de l'obéissance consentie, et que la simple notion d'obéissance telle que consentie en début d'expérience et qu'il y a, bien au-delà, net écrasement du domaine des valeurs : on retrouve la problématique évoquée largement au procès Eichmann, qui articulait sa défense sur le thème « J'ai obéi aux ordres ». Rappelons au passage que la convention de Genève exige de chacun le refus d'exécution des ordres qui la violeraient. Certains officiers vont au-delà de cette attitude et déclarent qu'ils refuseraient d'exécuter, convention de Genève ou pas, un ordre qui serait désapprouvé par leur conscience.

Rappelons d'ailleurs une phrase du Maréchal Leclerc : « Il ne faut jamais exécuter les ordres idiots ».

Le livre de Stanley Milgram démontre en particulier :
- que la disparition du sens de la responsabilité individuelle est de très loin la conséquence la plus grave de la soumission à l'autorité.
- que la justification des actes par ceux qui les commettent en obéissant, ce que l'on appelle aussi la rationalisation, ne compte pas. Seule l'action est une réalité : "Tant qu'ils ne sont pas convertis en actes, les sentiments personnels ne peuvent rien changer à la qualité morale d'un processus destructeurs". (source: http://perso.orange.fr/qualiconsult/milgram.html)

Un passage du film français I... comme Icare met en scène l'expérience de Milgram.

Dans son album de 1986 So, le musicien Peter Gabriel a écrit une chanson, We do what we're told (Milgram's 37), faisant référence à l'expérience de Milgram, qui dans une de ses variantes a vu 37 participants sur 40 infliger la décharge maximale.

L'expérience
L'expérien
ce de Milgram vise à définir le niveau d'obéissance d'un individu à une autorité qu'il juge comme légitime et le processus qui mène et maintien cette obéissance.

C'est de 1960 à 1963 que le psychologue américain Stanley Milgram mène une série d'expériences, avec plusieurs variantes, visant à estimer à quel point un individu peut se plier aux ordres d'une autorité qu'il accepte, mais qui entre en contradiction avec sa conscience. Les résultats surprenants et assez inquiétants, mais aussi la méthodologie ont provoqué de nombreux remous au sein de la communauté des psychologues et de l'opinion publique.

Déroulement de l'expérience
L'objectif d
e l'expérience est de mesurer le niveau d'obéissance à un ordre condamné par la morale de celui qui l'exécute. Des individus sont amenés à participer de leur plein gré, mais sous l'influence d'une autorité, à des actes cruels envers des personnes innocentes.

Les sujets de l'expérience initiale ont été recrutés par des annonces parues dans un journal local de l'Université de Yale à New Haven, ainsi que par courrier. La participation doit durer une heure et est faiblement payée (à l'époque, 4 $ et 0,5 $ pour les frais de déplacement). L'expérience est présentée comme censée étudier scientifiquement l'utilité de la punition (dans le cadre de l'expérience des décharges électrique) sur la mémorisation. La majorité des variantes de l'expérience ont eu lieu dans les locaux de l'Université de Yale. Les participants étaient des hommes de 20 à 50 ans de tous milieux et de différents niveaux d'éducation. Une variante de l'expérience a également été effectuée

La majorité des variantes comporte trois personnages :

* l'Apprenant ou élève, un comédien qui joue le rôle de l'élève et est censé recevoir une décharge électrique, de plus en plus forte, en cas d'erreur ;
* le Sujet, qui a le rôle d'enseignant ou moniteur, qui dicte les mots à apprendre et vérifie les réponses. En cas d'erreur, il croit envoyer une décharge électrique et pense donc faire souffrir l'apprenant ;
* l'Expérimentateur, représentant officiel de l'autorité, vêtu de la blouse grise du technicien, de maintien ferme et sûr de lui.

Au départ, le sujet et l'acteur sont réunis. L'acteur est présenté comme s'il était un participant de même nature que le sujet. Un tirage au sort truqué est mis en place pour faire croire au sujet qu'il a été désigné aléatoirement pour être le moniteur. L'acteur prend le rôle de l'élève. Le sujet commence alors par recevoir une décharge électrique faible (45 volts) au poignet pour lui montrer un échantillon de ce qu'il va infliger à son élève et ainsi renforcer sa conviction que tout cela est vrai. L'apprenant est ensuite placé dans une pièce distincte, séparée par une fine cloison, et attaché sur une chaise électrique. Le sujet cherche à lui faire mémoriser des listes de mots et l'interroge sur celles-ci.

Le sujet est installé devant un pupitre où une rangée de manettes est censée envoyer des décharges électriques. En cas d'erreur, le sujet enclenche une nouvelle manette et croit qu'ainsi l'apprenant reçoit un choc électrique de puissance croissante (15 volts supplémentaires à chaque décharge). Le sujet est prié d'annoncer le voltage correspondant avant de l'appliquer. Ces chocs sont simulés par l'apprenant. La souffrance apparente de l'apprenant évolue au cours de la séance : à partir 75 V il gémit, à 120 V il se plaint à l'expérimentateur qu'il souffre, à 135 V il hurle, à 150 V il supplie qu'on le libère, à 270 V il lance un cri violent, à 300 V il annonce qu'il ne répondra plus. Lorsque l'apprenant ne répond plus, l'expérimentateur indique qu'une absence de réponse est considérée comme une erreur. Au stade de 150 volts, la majorité des sujets manifestent des doutes et interrogent l'expérimentateur qui est à leur côté. Celui-ci est chargé de les rassurer en leur affirmant qu'ils ne seront pas tenus responsables des conséquences. Si un sujet hésite, l'expérimentateur lui demande d'agir. Si un sujet exprime le désir d'arrêter l'expérience, l'expérimentateur lui adresse, dans l'ordre, ces réponses :

1. « Veuillez continuer s'il vous plaît. »
2. « L'expérience exige qui vous continuiez. »
3. « Il est absolument indispensable que vous continuiez. »
4. « Vous n'avez pas le choix, vous devez continuer. »

Si le sujet souhaite toujours s'arrêter après ces quatre interventions, l'expérience est interrompue. Sinon, elle prend fin quand le sujet a administré trois décharges maximales (450 volts) à l'aide des manettes intitulées XXX situé après celles faisant mention de Attention, choc dangereux.

À l'issue de chaque expérience, un questionnaire et un entretien avec le sujet permettait de recueillir ses sentiments et d'écouter les explications qu'il donnait de son comportement. Cet entretien visait aussi à le réconforter en lui affirmant qu'aucune décharge électrique n'avait été appliquée, en le réconciliant avec l'apprenant et en lui disant que son comportement n'avait rien de sadique et était tout à fait normal.

Un an après l'expérience, le sujet recevait un nouveau questionnaire sur son impression au sujet de l'expérience, ainsi qu'un compte rendu détaillé des résultats de l'expérience.

(source : "Experience de Milgram article sur Wikipédia")
La suite au prochain épisode...


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